Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 se déroulent dans un moment de crise politique nationale et de tensions internationales. Ces Jeux ont été promus auprès de la population française sur la base de promesses ambitieuses : des Jeux inclusifs et populaires, neutres en carbone, porteurs de bénéfices inédits et d’héritages positifs. Après des années de préparation, nombre de ces promesses n’ont pourtant pas été et ne seront pas tenues. Nous constatons que les Jeux bouleversent en profondeur la vie des Françaises et Français, sans que l’héritage promis soit au rendez-vous. Une question se pose alors : à qui profitent les Jeux ?
Pas aux personnes les plus exclues. Paris 2024 a fait la promesse de « léguer une société plus inclusive après les Jeux ». Pourtant, afin de montrer Paris et sa région sous leur meilleur visage, plus de 12 500 personnes ont été expulsées de lieux de vie informels en un an et les personnes en situation de grande exclusion ont été dispersées et éloignées de la capitale par de vastes opérations de nettoyage social. L’invisibilisation forcée de ces milliers de personnes renforce encore leur situation déjà précaire, les isolant et les coupant des dispositifs sociaux, sans aucune solution alternative ni prise en charge. La promesse d’héritage social s’est transformée en un héritage anti-social.
Pas aux travailleur·ses sans-papiers. Plus d’une centaine de travailleurs·ses sans-papier ont été employé·es et exploité·es au mépris de leurs droits. Lors d’un contrôle sur le chantier du village olympique, en Seine-Saint-Denis, le 25 mars 2022, des inspecteurs du travail ont comptabilisé un·e ouvrier·e sur six en situation irrégulière, sur ce seul site. Malgré les contrôles, les grèves et les recours administratifs, la plupart n’ont toujours pas reçu de titres de séjour pour régulariser leur situation. Combien d’autres encore seront-ils mobilisés sans respect pour leurs droits, afin d’assurer la sécurité, le nettoyage et la restauration pendant les Jeux ? Et les alertes du monde du travail ne se limitent pas qu’aux personnes sans-papiers : en juin 2023, Amara Dioumassy, un travailleur Malien régularisé et employé en CDI, est mort sur le chantier d’assainissement de la Seine.
Pas aux habitant·es les plus précaires. Les Jeux se déroulent en très grande partie en Seine-Saint-Denis, département où habitent le plus grand nombre de personnes pauvres en France. C’est un territoire en pleine mutation qui s’inscrit dans le processus de fabrication de la métropole du Grand Paris. Cette transformation urbaine organisée par l’État et accompagnée par les collectivités territoriales et locales augmente les valeurs immobilières et locatives (+25,5 % d’augmentation du prix au m2 à Saint-Denis en cinq ans) alors que la demande en logement social est très forte. C’est aussi le département où l’on manque le plus d’infrastructures sportives en France, avec un taux d’équipement trois fois inférieur à la moyenne nationale. Quatre infrastructures sont sorties de terre grâce aux JOP, une demi-douzaine de sites ont été rénovés ou agrandis. C’est bien loin d’être suffisant pour combler le manque préexistant, avec un budget de l’État pour le sport qui, dans le même temps, est en baisse hors dépense pour les Jeux Olympiques. Pour les habitant·es de Seine-Saint-Denis, les comptes ne sont pas bons.
Pas à l’environnement et au climat. Des sites naturels ont été endommagés pour ces Jeux : la barrière de corail de Teahuppo pour une tour d’observation, les jardins ouvriers d’Aubervilliers et l’aire des Vents du parc George Valbon en Seine-Saint-Denis. En regard des promesses de sobriété, les émissions prévues n’ont pas pris en compte les déplacements en avion ni les choix contradictoires des délégations nationales. Par exemple, le comité d’organisation a opté pour des chambres sans climatisation à des fins écologiques. Mais certaines délégations ont décidé de déroger à la règle, et 2 500 climatiseurs mobiles vont leur être remis. À Saint-Denis le village des athlètes est équipé d’arbres artificiels pour filtrer l’air, alors que non loin de là le réaménagement d’un échangeur autoroutier impacte la vie des habitants et des enfants scolarisés du quartier Pleyel. Enfin, le rôle joué par Coca-Cola, sponsor imposé et leader mondial des déchets plastiques, engendre une distribution colossale de bouteilles en plastique, qui contourne la loi anti-gaspillage. L’héritage de sobriété et d’écologie s’est transformé en un héritage d’artificialisation et de
pollution.
Pas aux libertés publiques. Dans le cas de Paris 2024, un discours insistant sur les risques de terrorisme a permis de justifier des avancées sécuritaires préoccupantes. Multiplication des caméras de surveillance en Seine-Saint-Denis, tentative de légitimation de la vidéosurveillance algorithmique, ou encore traçage de la population avec l’obligation de présentation de QR codes uniques. Tous ces dispositifs s’additionnent à l’important déploiement des forces de l’ordre et militaires dans les rues de Paris. L’utilisation et la pérennisation de ces technologies de contrôle sont de véritables préoccupations pour l’ensemble des défenseur·euses des libertés publiques. Cet héritage sécuritaire est porteur de mesures liberticides particulièrement dangereuses dans le contexte politique actuel.
Nous le savons : pour que les Jeux profitent véritablement aux populations et territoires hôtes, ces dernières doivent être consultées et associées à toute décision de candidature. C’est pourquoi nous exigeons la mise en œuvre d’une véritable expression démocratique, par une consultation populaire directe, avant la tenue de futurs événements olympiques et paralympiques en France. Il n’est pas trop tard pour les habitant·es des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur pour les Jeux d’hiver 2030. Il est temps pour une Assemblée nationale recomposée de tirer les leçons de Paris 2024 et d’empêcher d’autres dégâts sociaux et environnementaux.
Nous ferons entendre nos voix, le 25 juillet avant la cérémonie d’ouverture, lors d’un rassemblement festif et réellement inclusif place de la République, et appelons à une large mobilisation populaire à cette occasion.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/un-hommage-pour-ne-pas-oublier-amara-dioumassy-51-ans-ouvrier-deced
e-sur-le-chantier-du-bassin-d-austerlitz-2961815.html
https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024-comment-des-ouvriers-sans-papiers-ont-travaille-sur-des-chantiers-des-jeux_6
240894.html
https://lereversdelamedaille.fr/wp-content/uploads/2024/06/Rapport-1-an-de-nettoyage-social-le-revers-de-la-medaille.pdf
https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/2500-climatiseurs-mobiles-commandes-par-les-delegations-hebergees-au-village-olympique
-lors-des-jo/1479569
https://www.google.com/url?q=https://www.bondyblog.fr/societe/heritage-jo-2024-pour-la-seine-saint-denis-les-comptes-ne-sont-pas-bon
s/&sa=D&source=docs&ust=1720255053452933&usg=AOvVaw36c5m4vTOY8JzNEBCS6ElO
Premières organisations signataires (au 17/7/24 – 72 orgas) :
ANTANAK, Association ASILE, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF),
Association SIDA Paroles 92/78, Attac 38 , Attac France, Attac france, ATTAC Rennes, Attac savoie ,
CAD, CIBELE, CNDH Romeurope, Collectif Solidarité entre femmes à la rue,
contact@maat-paris.com, culturesducour82, Dom’Asile, EN GARE DE MONTREUIL , Extinction
Rebellion France, Famille France-Humanité, Fédération Addiction, Fédération nationale de la Libre
Pensée, Gaia Paris, Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es – GISTI, Hors la Rue, Kolone,
La Cloche , LA CUISINE DE SOUAD, La FCPE Pleyel-Anatole France, la gamelle de Jaurès, La
Maison, La MIF (Militant.e.s pour l’Interdiction des Frontières), La Quadrature du Net, La Rue Tourne,
Le Bruit qui court, Le Cahier citoyen Plaine Commune, Le Collectif bus de Saint-Denis, Le collectif
Jamais Sans Toit, Le Comité de vigilance JO2024 à Saint-Denis, Les enfants du canal , Les
Mariannes Anonymes, makesense, MNLE-93 NEP, NOlympics LA, Nouvelle Page, Pantin solidaire ,
Paris d’Exil, PEPS (Pour Écologie Populaire et Sociale), Podcast « Je suis migrant », Réfugiés
Bienvenue, REGARD 9, REJOIGNONS – NOUS, Réseau Féministe « Ruptures », Réseau SOLIPAM,
Résistance à l’agression publicitaire, Robins des Rues, Saccage 2024, Sous le même ciel, Sud
Industrie Francilien, Syndicat national des jeunes médecins généralistes SNJMG , Syndicat Unifié du
Bâtiment (CNT-f), Syndicat Unifié du Bâtiment (SUB) de la CNT-f, Tendre la main , THE WILSON
BARBERS, THOT, TIMMY – Soutien aux Mineurs Exilés, Un Repas Avant l’Aube, Union Syndicale
Solidaires, United Migrants, Utopia 56, Watizat, Youth For Climate IdF, Zero Waste France.
Appel commun
Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.
La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux Etats-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.
Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.
Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.
Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.
Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.
Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.
Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.
Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.
Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.
Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre (FAP), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires
Autres signataires :
AC ! Agir ensemble contre le chômage, ActionAid France, Action catholique ouvrière, Action contre la faim, Action Justice Climat, Action non-violente COP21 (ANV-COP21), Accueil coopération insertion pour les nouveaux arrivants (Acina), Accueil des migrants (Ami) au pays de Pouzaugues, Accueil Montauriol, Agir pour la réinsertion sociale 95 (ARS95), Agir pour l’environnement, Ahlis 46, Alerte des médecins sur les pesticides, Alice Guy production, Alliance des associations intermédiaires Occitanie, Alliance citoyenne Justice ensemble, Alliance des femmes pour la démocratie, Alternatiba, Alynea – Samu social 69, Amitié et coopération France-Cameroun, Anef Provence, Animafac, Antony Terre Citoyenne, APF France handicap, Apige, Archipel de l’écologie et des solidarités, Asile Asso, Arc Essentiel, Association Abraham Mazel, Association Accompagnement Recherche Education Solidarité (AARES), Association d’accueil des demandeurs d’asile de Mulhouse, Association Arto, Association Ay Carmela, Association Causons, Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association de défense de l’environnement de Migné-Auxances (Adema), Association Espace Femmes Geneviève D., Association des femmes de l’Europe méridionale (Afem), Association femmes, Association française des infirmier(e)s de cancérologie, Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), AFPS 46, Association internationale de recherche en didactique du français (AIRDF) – section française, Association des Marocains en France (AMF), Association montalbanaise d’aide aux réfugiés (Amar), Association mortainaise d’accueil et d’aide aux réfugiés, Association nationale des personnels de l’action sociale en faveur de l’enfance et de la famille (Anpase), Association nivernaise d’accueil et de réinsertion (Anar 58), Association Pacco, Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection (Apardap), Association Porte accueil RHP, Association de prévention spécialisée nationale (APSN), Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG), Association de promotion des cultures et du voyage, Association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères (Anafé), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association pour l’accueil des travailleurs et des migrants (AATM), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association de sauvegarde et de la protection de l’environnement de Coussay-les-Bois et sa région thermale (ASPECT), Association de solidarité avec tous les immigrés (Asti) Aix-en-Provence, Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association Tissé Métisse, Association Touselle, ATD Quart Monde, Ateliers Spire Création, ATMF Gennevilliers, Attac, Attac Flandre, Attac Rennes, Audacia, Autres Brésils, Autremonde, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Banta, Bellidée, Benevolt, Bio Consom’acteurs, Cap Ose, CARE France, Carrefour citoyen de Venelles et du pays d’Aix, Carton plein, Cant’Orbrie, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Cemea), Cemea Ile-de-France, Cent pour un toit Oise, Centre Primo Levi, Centre social et culturel du pays corbigeois, Centre socioculturel Etincelles, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Centre social de Pouilly, Cercle Condorcet de Paris, Cercle de silence de Tours, Chaîne de solidarité du Mortainais, Chrétiens-migrants, CliMates, Club de prévention d’Epernay, Coalition Eau, CoLi’Brie, Collectif Accès aux droits, Collectif AGIR du pays d’Aix, Collectif des associations citoyennes (Cac), Collectif aubois de lutte contre les extrêmes droites, Collectif catholique P.A.I.X, CCFD-Terre Solidaire, Collectif Changer de cap, Collectif citoyen chatenaisien, Collectif citoyen de Jouques, Collectif Droits des femmes et plus 14, Collectif inter-urgences, Comité d’action et de promotion sociales (Caps), Comité d’amis Emmaüs 43, Comité ivryen pour la santé et l’hôpital public, Collectif national droits de l’Homme Romeurope, Collectif NousToustes31, Collectif saint-lois d’aide aux migrants, Comité Palestine 47 AFPS, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98), Comité pour la santé des exilés (Comede), Commerce équitable France, Confédération internationale solidaire et écologiste (Cise), Confédération nationale du logement (CNL), CNL Val de Marne, Confédération paysanne, Confédération syndicale des familles (CSF), Conseil départemental des associations familiales laïques 70 (CDAFAL 70), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Conseil national de la nouvelle résistance (CNNR), Construire ensemble la politique de l’enfance (CEP-Enfance), Convergence de défense et développement des services publics, Convention pour la 6° République (C6R), Coop 5 pour 100, Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques et pédagogiques (Caalap), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Coordination mobile accueil orientation Lille Métropole (CMAO), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale Pas sans nous, Coordination solidarité exilés 14, Copainville, Culture de Palestine, Culture XXI, Cultures du cœur 82, Dédale 33, Défense des enfants international – France (DEI-France), Dom’Asile, Droit au logement (Dal), Droits ici et là-bas (Diel), Droits d’urgence, Ecofestival Ca marche Parthenay, Ecrivaines et écrivains associés du Théâtre Atlantique (EAT-Atlantique), Elena France, Employeurs du lien social et familial (Elisfa), Emmaüs Connect, Emmaüs International, Emmaüs France, Emmaüs Angoulème-Cognac-Confolens, Emmaüs Bussières et Pruns, Emmaüs CEP, Emmaüs Charente, Emmaüs Lespinassière, Emmaüs de la Mayenne et du castelbriantais, Emmaüs Niort-Prahecq, Emmaüs Peupins, Emmaüs Pontivy, Emmaüs Roya, Emmaüs Ruffec, Emmaüs St-Paul-lès-Romans, Emmaüs Solidarité, Enercitif, Enfance et musique, Enfance Réseau Monde/Services (ERM/S), Espace de soutien aux professionnels de l’accueil et du conseil aux étrangers (Espace), Etincelles, Ethnoart, Exod, Experts-Solidaires, Extinction Rebellion France, Fas Bretagne, Fas Paca Corse, Fas Pays de la Loire, FCSF du Bas-Rhin, FCSF de la Réunion, Fédération Addiction, Fédération Artisans du monde, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération Etorkinekin Diakité, Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération nationale d’agriculture biologique, Fédération nationale des arts de la rue, Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Francas, Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS), Fédération régionale des maisons des jeunes et de la culture Bretagne – Pays de la Loire, Fédération Santé Habitat, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Femmes Egalité, Femmes plurielles, Foodwatch France, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, Fondation des femmes, Foyer Accueil chartrain, Français Langue d’accueil (FLA), France Amérique latine, France Fraternités, France Libertés Gironde, France Nature Environnement, France terre d’asile, Frères des Hommes, Futurs composés – réseau national de la création musicale, Génération équitable, Générations Futures, Generation for rights over the world (GROW), Golem, Grains de pollen, Groupe associatif PoleS, Groupe d’information et de soutien des immigré-es (Gisti), Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective de Midi-Pyrénées (Grep MP), Habitat alternatif social, Halte à la N !, Halte aux marées vertes, HES LGBTI, Home, Home Protestant, Hospitalité chinonaise aux migrants, Hôtel social 93, Humacoop-Amel France, Human Dignity, Humanity Diaspo, Hydraulique sans frontières (HSF), Ingénieurs sans frontières France, Interlogement 93, Institut coopératif de l’école moderne (Icem) – Pédagogie Freinet, Institut EgaliGone, Jardin de cocagne nantais, Joli monde formation, Juives et Juifs révolutionnaires (JJR), JRS France, Kimbé Rèd F.W.I., Kodiko, Kolone, Kynarou, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), L’économie sociale partenaire de l’école de la République (L’Esper), L’Esprit de Barbara, L’Etape, La Boussole, La compagnie du 20e, La Communauté ivoirienne de la Grèce, La Cloche, La Jeune Garde, La main tendue, La maison clinquante, La Ressourcerie de Bièvre Valloire, Latitude Marionnette, Le Cercle Besançon, Le Frene, Le Lierre, Le Maillon, Le Mouton numérique, Le Mouvement de la paix, Le Mouvement des régies, Le Plessis tiers lieu-commun culturel et humaniste, Les amis de la Terre France, Les amoureux au ban public, Les convivialistes, Les eaux vives – Emmaüs, Les invités au festin, Les libres apprentis-sages de la vie, Les midis du Mie, Les petits débrouillards, Les petits débrouillards Grand Est, Les petits débrouillars Grand Ouest, Les petits débrouillards Nouvelle-Aquitaine, Les Pétrolettes, Les Poussières, Ligue de l’enseignement, Ligue de l’enseignement – Fédération de l’Isère, Ligue de l’enseignement – FOL 93, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), Livre Passerelle, L’Union étudiante, MAHRA – Le Toit, Maison de la pédagogie de Mulhouse (MPM), MAPEmonde, Médecins du Monde, Mémoire de l’Espagne républicaine et résistante du Gers (Merr32), Migraction 59, Min’ de rien 86, MADERA, Moins vite !, Monde d’après monde d’avance (Mama), Mouvement pour l’accompagnement et l’insertion sociale (Mais), Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mouvement national Le CRI, Mouvement national lycéen 53, Mouvement du Nid, Mouvement Utopia, Mrap Roubaix – Hem – Wattrelos, Mutuelle des pays de Vaucluse, Négawatt, Nous voulons des coquelicots Grand Châtellerault, Observatoire international des prisons – section française (OIP), Ocellia, Oiseau Bleu, Oppelia, Paris Collectif, Paris d’exil, Pascalnet, Pas de bébés à la consigne, PasserElles buissonnières, Pantin solidaire, Patience et espoir 13, Patron.nes solidaires, Peuple et culture, People’s Health Movement France, PLACE Network, Planning familial du Nord, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Polaris 14, Pollinis, Projet internet et citoyenneté (Le Pic), Provence Mémoire mouvement ouvrier (Promémo), Quartiers du monde, Queers uni.e.s de Bretagne (QuB), Rassemblement citoyen Viva – Nice, Refuges solidaires, Relais Ozanam, Réseau Cocagne, Réseau associatif pour le développement et la solidarité internationale Nouvelle-Aquitaine (Radsi NA), Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Réseau éco-syndicaliste (Res), Réseau Education sans frontières (RESF), RESF 44, Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC), Réseau Euromed France (Ref), Réseau Louis Guilloux, Réseau national cultures et éducation (RNCE), Réseau national des ressourceries et recycleries, Résister aujourd’hui, Ressources / Le grenier, Retirada 37, Revivre, Ripostes – Pour une coordination antifasciste, Romeurope 94, Roya citoyenne, Samu social 14, Secrets toxiques, Sens du service public, Sillages, Solagro, SOL – Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Solidarité Laïque, Soliha, SOS MCS, SOS Refoulement Dijon, Soupes et bobines, Saint-Denis LGBTQI+, Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire-FSU Ile-de-France (Snepap-FSU IDF), Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), Syndicat national lycéen (SNL), Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU (Snuasfp-FSU), Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC-FSU (SNUipp-FSU), Syndicat unitaire des personnels des administrations parisiennes-FSU (Supap-FSU), Syndicat national unitaire des personnels de direction de l’Education nationale 33 (Snupden 33), Terre de liens, Terre de Milpa, Terres de mémoire et de luttes, Tous migrants, Tunisie culture et solidarité, Une autre voix juive (UAVJ), Union des étudiants exilés (UEE), Un jour la paix, Union juive française pour la paix, Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Union syndicale lycéenne (USL), Union syndicale de la psychiatrie, Unis pour le climat et la biodiversité, Université & Réfugié.e.s, Utopia 56, Val d’Oise insertion par l’économique (Voie 95), Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), Volya, VoxPublic, YES Akademia, Zero Waste France, #jesuislà, 4D – Dossiers et débats pour le développement durable
Paris, le 12 juin 2024
Les organisations qui souhaitent signer l’appel “Ensemble, contre l’extrême droite” peuvent remplir CE FORMULAIRE.
Dans un contexte de normalisation des discours de haine et de rejet de l’autre, le collectif Asile IDF publie un livre noir, qui recense les pratiques illégales et abusives exercées contre les personnes demandeuses d’asile en Île-de-France.
Depuis des années, les lois se succèdent, restreignant chaque fois les droits des personnes arrivant en Europe en quête de protection, et transforment les parcours en véritables champs minés. En France, la procédure d’asile a été profondément modifiée en 2015, puis à nouveau en 2018. La dernière réforme du 26 janvier 2024, dite loi « Darmanin », impacte à son tour lourdement la procédure d’asile. Ces évolutions inquiétantes s’inscrivent dans un continuum plus large de politiques migratoires répressives et dangereuses, notamment au niveau européen, avec un nouveau Pacte sur la migration et l’asile adopté par le Parlement européen le 10 avril 2024. Une Europe, toujours plus refermée sur elle-même et hostile aux personnes étrangères.
Cette hostilité est observée quotidiennement par nos associations franciliennes, sollicitées par les personnes demandeuses d’asile, souvent désemparées face aux multiples obstacles mis sur leur route. Nous avons souhaité rendre visible cette hostilité, la faire lire, pour en finir avec les fausses déclarations politiques « d’humanité »1 dans l’accueil, quand nous constatons beaucoup d’indignité, d’indifférence et de maltraitance.
Ce livre noir témoigne de cette hostilité envers les personnes demandeuses d’asile qui, nous le rappelons, sont des personnes qui fuient des conflits ou la persécution, contraintes de s’exiler, car leur vie et leur liberté sont en péril.
Ce livre noir rappelle qu’il existe encore des engagements internationaux et un cadre légal contraignant. Pourtant, alors que ceux-ci protègent déjà insuffisamment les personnes, ils sont bien souvent ignorés ou appréciés de manière extrêmement restrictive par les autorités chargées de l’asile.
Ce livre noir recense, enfin, les pratiques illégales et abusives constatées en Île-de-France, territoire qui concentre historiquement les personnes demandeuses, mais qui sont légion sur tout le territoire sans exception.
« Le taxi m’a déposé à la gare de Lyon. Je n’avais personne, donc je me suis assise avec mon petit sac et la nuit est venue me trouver. (…) J’ai dormi là-bas presque un mois. »
Sandra, alors qu’elle était enceinte de 3 mois
« Ils m’ont blâmé, sans jamais m’écouter, sans jamais me donner d’indications pour la suite de ma procédure. »
Sayed, qui n’a pas envoyé sa demande d’asile dans les délais en raison d’une hospitalisation
Sous le choc d’une élection européenne qui conforte les propos dangereux d’une extrême droite autrefois infréquentable, il est plus que nécessaire de veiller au respect des droits et de se mobiliser, sans faillir, contre toutes les atteintes qui leur sont portées.
Nous, personnes demandeuses d’asile et associations membres du collectif Asile IDF, avons écrit depuis notre région, mais ces constats nourrissent plus largement la dénonciation des politiques de non-accueil de toutes les personnes étrangères à l’oeuvre en France et en Europe.
Parce que la mobilisation commence par la compréhension des enjeux, le collectif Asile Île-de-France organise le 25 juin une soirée de présentation pour la sortie de son rapport « Asile en terre hostile : pratiques abusives et illégales en Île-de-France ». Lors d’une table ronde, des membres du collectif partageront leurs constats sur les enjeux et défis actuels liés à l’asile en région francilienne. La soirée se poursuivra avec un concert du groupe Le 13ème son, dès 20h45, pour une ambiance conviviale et solidaire.
Rejoignez-nous,
#asileenterrehostile
Collectif Asile Île-de-France (ARDHIS, ATMF, CEDRE – Secours Catholique, COMEDE, Dom’Asile, GAS, GISTI, La Cimade IDF, Solidarité Jean Merlin, Paris d’Exil, Watizat)
Publication d’un rapport inter-associatif, collectif « Le revers de la médaille », Paris mai 2024
“Circulez, y’a rien à voir” :
1 AN DE NETTOYAGE SOCIAL
AVANT LES JOP 2024
Basé sur des données et observations de terrain en Ile-de-France, le rapport relève que les expulsions pour la période allant d’avril 2023 à mai 2024 ont concerné 12 545 personnes, une augmentation de 38,5 % par rapport à la période 2021-2022. Parmi ces personnes, 3 434 étaient mineures, soit deux fois plus que l’an dernier, et presque trois fois plus qu’en 2021-2022.
Alors que des logiques d’action publique excluantes sont à l’œuvre depuis plusieurs années, certains indicateurs laissent penser que les JOP agissent comme un accélérateur de ces dispersions et éloignements. Il semblerait donc que ces jeux représentent un effet d’opportunité pour l’Etat afin d’accroître l’invisibilisation des personnes les plus précaires de la capitale et de sa région.
Pour lire le rapport, cliquer >> ici
Paris, le 14 novembre 2023.
Le projet de loi « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » sera adopté en première lecture par un vote solennel du Sénat ce mardi 14 novembre avant sa transmission à l’Assemblée nationale dans les prochains jours. Alors que la majorité sénatoriale a considérablement accentué la gravité d’un texte déjà très préoccupant, plus de 30 associations, collectifs et syndicats appellent à un sursaut général des forces citoyennes et politiques pour la défense de l’État de droit et de la dignité humaine.
Engagées depuis plus d’un an dans le suivi de cet énième projet de loi « asile et immigration », nos organisations redoutaient fortement l’examen de ce texte par le Sénat. Alors que nous avions compris depuis longtemps que ce texte n’avait plus de prise avec la réalité du fait migratoire et des conditions de vie des personnes exilées dans notre pays, un nouveau pallier de la déraison a été franchi lors de l’examen par le Sénat.
La majorité à la chambre haute a déposé et adopté un grand nombre d’amendements, tous plus répressifs les uns que les autres, tout en multipliant les outrances et propos stigmatisants à l’égard des personnes migrantes. Aucune mesure pouvant « rendre la vie impossible » aux personnes exilées n’a été épargnée, conformément aux ambitions de longue date du ministre de l’Intérieur.
La suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), l’une des maigres aides sociales à laquelle les personnes « sans-papiers » ont droit, en est bien sûr un des exemples les plus aberrants et consternants. Mais l’exclusion des personnes sans titre de séjour du droit à l’hébergement d’urgence et du droit à la réduction tarifaire des transports est tout aussi brutale. Bien d’autres barrières rendant plus difficiles l’accès à un séjour digne dans notre pays ont été méticuleusement édifiées : attaques contre le droit à la vie familiale via le regroupement, la réunification ou les titres de séjour pour ce motif ; contrôle accru de l’immigration étudiante ; nouveaux motifs pour refuser ou retirer un titre de séjour ; instauration de quotas migratoires ; rétablissement du délit de « séjour irrégulier ». Même chose pour le passage à cinq ans de résidence stable et régulière pour l’obtention de prestations sociales, qui ne fera que freiner l’insertion, en particulier des familles et des femmes.
La droite sénatoriale, avec le soutien des centristes, a augmenté de manière draconienne les exigences pour accéder au séjour et à la nationalité : niveau de maîtrise de la langue française accru, « assimilation à la communauté française », respect des principes de la République, limitation des renouvellements de carte de séjour temporaire, etc. Même les arguments les plus utilitaristes, tels que les besoins de main d’œuvre dans les métiers dits en tension, n’auront pas suffi à faire flancher leurs positions.
Leur acharnement, ainsi que celui du gouvernement, a été sans pareil concernant l’enfermement et l’expulsion des personnes exilées, pourtant déjà largement facilités par le projet de loi initial. L’intervention du juge des libertés et de la détention a ainsi été reculée de deux à quatre jours en rétention, permettant dès lors l’expulsion de personnes sans une décision judiciaire sur la légalité de l’interpellation et le respect des droits. Le texte a sanctuarisé « la double peine », poursuivi le travail de mise à mal des catégories protégées contre les mesures d’expulsion et est même allé jusqu’à mettre fin aux protections contre les obligations de quitter le territoire français. Les demandeurs d’asile pourront eux aussi se retrouver en rétention avant l’enregistrement de leur demande selon ce texte. Malgré une minorité parlementaire soucieuse du respect de la dignité des personnes exilées dans notre pays, l’examen du Sénat a fait sauter des digues que nous pensions jusque-là infranchissables. Loin d’empêcher ce défouloir répressif, le gouvernement l’a tantôt encouragé en déposant lui-même certains amendements déshumanisants, tantôt laissé faire par des mal-nommés avis de « sagesse » qui ont permis un déferlement de restrictions des droits existants.
Nos associations, collectifs et syndicats ne peuvent se résoudre à ce qu’une partie de la représentation nationale se prête à un acharnement aussi déraisonné que dangereux pour les personnes exilées. Face aux fantasmes auxquels une majorité de sénateurs et sénatrices a donné libre cours, nous appelons les citoyens et citoyennes à se mobiliser et les député·es à un sursaut de lucidité pour que le seul cap à tenir soit celui de l’humanité, de la dignité et de l’égalité des droits.
Organisations signataires
Anafé, ANVITA, ARDHIS, CCFD-Terre Solidaire, Centre Primo Levi, Cimade, CRID, Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94), Dom’asile, Droit à l’école, Emmaüs France, FASTI, Fédération de l’Entraide Protestante (FEP), Forim, Groupe Accueil et Solidarité (GAS), Gisti, Humanity Diaspo, J’accueille Singa, JRS-France, Ligue de l’Enseignement, LDH, Médecins du Monde (MDM), Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF), Pantin Solidaire, Paris d’Exil, RESF93, Secours Catholique Caristas France, Sidaction, SINGA, Solidarité Asie France, Thot, Tous migrants, Union des Étudiants Exilés, Union syndicale Solidaires, UniR, Utopia56.
Rassemblement devant le Ministère de l’Intérieur dans le 20e
Communiqué du Collectif Asile Île-de-France
En 2022, 56 179 personnes exilées ont obtenu le statut de réfugié en France. Malgré une protection obtenue après un long parcours difficile et épuisant, les difficultés administratives continuent pour les personnes venues chercher refuge en France.
L’une de ces difficultés est l’Administration Numérique pour les Étrangers en France (ANEF), une plateforme qui doit permettre aux personnes réfugiées, depuis le 2 mai 2022, d’obtenir leur titre de séjour dans le délai de 3 mois imposé par la loi et, en attendant sa fabrication, une attestation de prolongation d’instruction (API) valant droit au séjour.
Or, le collectif Asile Île-de-France constate chaque jour que de nombreuses personnes réfugiées, et les membres de leur famille pouvant prétendre à une carte de résident, n’arrivent pas à obtenir la délivrance de l’attestation de prolongation d’instruction ou son renouvellement.
Les conséquences pour les personnes sont considérables : perte d’emploi, de revenus, de logement, de droits sociaux comme le RSA ou l’APL, etc.
De plus, cette procédure totalement dématérialisée s’impose aux personnes réfugiées. Aucun accès physique n’est prévu dans les locaux de préfectures, ce qui accentue les difficultés pour celles et ceux éloignés du numérique.
L’impossibilité de se rendre physiquement sur place pour résoudre ce problème est accentuée par l’absence de réponse de l’administration aux messages envoyés, ce qui rend le service public inefficace.
Face à ces difficultés rencontrées par les personnes accompagnées dans nos permanences, plusieurs de nos associations ont interpellé l’administration sans obtenir de solution satisfaisante.
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le collectif Asile Île-de-France interpelle de nouveau l’administration et lui demande fermement :
- l’application de la décision du Conseil d’État du 3 juin 2022 qui impose à l’administration de proposer une alternative aux personnes qui n’ont pas accès au numérique, notamment un accueil et un accompagnement physique dans les préfectures ;
- que les réfugiés et les membres de leur famille reconnus comme bénéficiant de la même protection obtiennent automatiquement et immédiatement un document attestant de la régularité de leur séjour, afin de mettre fin à leur précarité administrative ;
- que des instructions claires soient données aux différents organismes (CAF, assurance maladie, établissements bancaires, pôle emploi, etc.) afin d’assurer la continuité des droits des personnes réfugiées ;
- enfin, que les autorités prennent en compte l’ensemble des dysfonctionnements actuels de l’ANEF, en contradiction avec la loi, et qu’elles les règlent sans délai.
Pour faire entendre la voix des personnes réfugiées, le collectif Asile Île-de-France invite le plus grand nombre de personnes à se mobiliser lors d’un rassemblement le mardi 20 juin, à 18h, près du Ministère de l’Intérieur, à l’angle Rue des Pyrénées et rue Mounet-Sully (75020), pour dénoncer l’abandon administratif des personnes réfugiées et rappeler l’importance fondamentale de respecter et de protéger les droits fondamentaux de chaque individu, indépendamment de son pays d’origine.
Rassemblement devant le Ministère de l’Intérieur dans le 20e
Mardi 20 juin de18h à 20h
A l’angle Rue des Pyrénées et rue Mounet-Sully (75020) (M°1 – Porte de Vincennes ou M°9 – Maraîchers )
Signatures :
- ACAT-France
- ATMF
- CEDRE – Secours Catholique
- Centre Primo Levi
- La Cimade
- COMEDE
- Dom’Asile
- GAS
- GISTI
- JRS-Ffrance
- Solidarité Jean Merlin
Stop à l’abandon administratif des réfugiés et de leurs familles
Communiqué de la Coordination Française pour le Droit d’Asile
Paris, mardi 7 juin 2022
Près de 5 millions de personnes ont fui l’Ukraine pour l’Europe en trois mois, dont une centaine de milliers sont arrivées en France, suscitant un mouvement de solidarité exceptionnel et une mobilisation inédite de l’Etat et des collectivités. Mais alors que certaines d’entre elles sont accueillies à bras ouverts, d’autres sont désormais sommées de quitter la France.
Adoptée en urgence par les Etats de l’Union européenne au début de la guerre, la décision d’accorder la « protection temporaire » aux personnes ayant quitté l’Ukraine avant le 24 février n’est, en France, appliquée pour l’essentiel qu’à celles et ceux qui ont la nationalité ukrainienne. Elle permet à ses quelque 80 000 bénéficiaires de travailler, de percevoir une allocation, d’apprendre le français, d’être soignées ou de demander un logement social.
Mais d’autres sont laissées pour compte en raison d’une interprétation restrictive des textes européens relatifs à la protection temporaire. C’est le cas des personnes de nationalité ukrainienne qui étaient déjà présentes en France avant le début de la guerre. Mais c’est la situation des personnes étrangères (arméniennes, algériennes, congolaises, ivoiriennes ou russes), qui travaillaient, étudiaient ou étaient en cours de demande d’asile en Ukraine, qui est aujourd’hui la plus préoccupante. Alors qu’elles ont dû fuir les combats et la destruction de leur lieu de vie, on leur reproche de ne pas produire le document de séjour qu’elles possédaient dans ce pays, ou on leur indique qu’elles peuvent retourner dans leur pays d’origine de façon « sûre et durable ». Après un séjour toléré d’un mois, si elles n’ont pas formulé de demande d’asile -demande dont le sort est incertain – ces personnes commencent à recevoir des obligations de quitter le territoire français.
Le traitement différencié dont font l’objet ces personnes, qui vivent les mêmes traumatismes de l’exil, de la séparation et de l’incertitude de l’avenir que celles qui ont nationalité ukrainienne, est inacceptable. Au nom de quoi leur refuser de trouver, comme les Ukrainiennes et Ukrainiens, protection et répit en France ? Pour nombre d’entre elles, un retour dans leur pays d’origine mettrait en péril la continuité de leur parcours universitaire ou de leur vie professionnelle et signifierait la fin d’une perspective de vie pour laquelle ils ont durement investi. C’est un gâchis humain mais aussi un non-sens politique puisque leurs compétences universitaires et professionnelles ont toute leur place en France. Comment ne pas voir le risque que ces personnes demeurent sur notre sol, contrainte à l’irrégularité et à la précarité du fait de cette absurdité bureaucratique ?
Cette logique du « deux poids deux mesures » est d’autant plus incompréhensible et injuste que d’autres Etats européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne, ont octroyé la protection temporaire à toutes les victimes de l’invasion de l’Ukraine, sans considération du titre de séjour qu’elles y détenaient. Pourquoi la France ne s’alignerait-elle pas sur ces pays, qui accueillent pourtant plus de réfugiés en provenance d’Ukraine ?
La Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) demande au ministre de l’Intérieur une application non discriminatoire de la protection temporaire, en appliquant le plus largement possible la décision européenne du 4 mars 2022 ou, comme le permet la loi, en élargissant les catégories bénéficiaires. Allons au bout du puissant élan de solidarité qui a marqué la réaction de la France à la crise ukrainienne. Ne laissons pas perdurer une situation ubuesque et inacceptable, qui frappe, après l’exil qu’elles ont déjà subi, des centaines de personnes privées d’accueil au prétexte qu’elles n’ont pas la bonne nationalité.
Le 29 mars dernier, nous, associations œuvrant pour l’accueil digne des personnes exilées, appelions les pouvoirs publics à garantir un accueil digne et inconditionnel pour tous·te·s. Nous proposons aujourd’hui à la future Assemblée nationale de s’engager dans cette voie, en adoptant dès son élection des mesures immédiates et durables pour l’accueil des personnes exilées, dont les arrivées n’ont pas vocation à diminuer dans les prochaines années.
Les mesures exceptionnelles mises en place pour accueillir les personnes fuyant la guerre en Ukraine, conjuguées à un élan de solidarité inédit, sont salutaires. Début mai, elles ont permis à 70 000 personnes d’être accueillies en France et de bénéficier d’un accès facilité à leurs droits sociaux et à l’hébergement. Cependant, toutes les personnes exilées doivent pouvoir bénéficier de conditions d’accueil à la hauteur de leurs besoins de protection.
Les conditions de vie des personnes en demande d’asile et réfugiées en France, et particulièrement en Île-de-France, sont alarmantes et illustrent l’insuffisance de nos politiques d’accueil et d’intégration. Chaque jour, nous, associations, accompagnons inconditionnellement les personnes exilées pour pallier les carences des politiques d’accueil. Candidat·e·s aux élections législatives, nous vous appelons à porter la dignité de l’accueil des personnes exilées à l’Assemblée nationale !
Garantir l’accès aux droits
Dernier en date, le rapport Les oubliés du droit d’asile montre que l’accès aux conditions matérielles d’accueil (CMA) – un droit pour les personnes demandant l’asile en France – est constamment entravé. Les CMA ne permettent pas de couvrir les besoins des demandeur·euse·s d’asile, les obstacles à leur obtention et les retraits sont de plus en plus nombreux. Cette situation a déjà valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de l’Homme pour traitements inhumains et dégradants en juillet 2021. Nous demandons à la future Assemblée nationale de faire évoluer le cadre législatif pour retirer la possibilité d’interrompre totalement les conditions matérielles d’accueil.
Nous demandons également aux futur·e·s député·e·s d’améliorer l’accès aux formations professionnelle et universitaire pour les demandeur·euse·s d’asile et les réfugié·e·s, et d’autoriser tous·te·s les demandeur·euses d’asile à travailler dès le dépôt de leur demande.
Des cours de français financés par l’Etat doivent être rendus accessibles gratuitement aux demandeur·euse·s d’asile dès l’enregistrement de leur demande ; le recours à l’interprétariat doit par ailleurs être systématisé pour l’ensemble de leurs démarches.
Les droits des demandeur·euses d’asile doivent être connus et respectés. L’ensemble des acteurs·trices intervenant auprès d’elles et eux (professionnel·les de santé ou du social, collectivités locales, policier·es et gendarmes…) doivent être formé·es et disposer des moyens suffisants pour les informer.
Assurer des conditions dignes d’hébergement
Les parcours de rue qui résultent des difficultés d’accès à un toit entravent les personnes exilées dans l’ensemble de leurs démarches, y compris une fois la protection obtenue.
La future Assemblée nationale doit voter en urgence l’augmentation de la capacité du parc d’hébergement de plusieurs dizaines de milliers de places en France, dans le cadre d’une programmation pluriannuelle intégrant les perspectives d’évolution de la demande d’asile. Les futur·e·s parlementaires ont le pouvoir de mettre en place un dispositif d’hébergement d’urgence, de réinsertion sociale et de logement social digne et inconditionnel.
Permettre à tous·te·s un accès immédiat aux soins
Fin 2019, des barrières supplémentaires à l’accès aux soins ont été imposées aux étranger·e·s précaires sans papiers pour pouvoir accéder à l’Aide médicale de l’Etat (AME). Dans le même temps, les personnes demandeuses d’asile se sont vu opposer, et pour la première fois, un délai de carence de 3 mois retardant d’autant leurs accès aux soins et leur affiliation à la Protection universelle maladie (PUMa).
Dès 2022, les député·e·s doivent abroger ces délais et barrières à l’accès aux soins qui ont eu des conséquences directes sur la santé de personnes déjà particulièrement précarisées, et travailler à l’intégration des bénéficiaires de l’AME dans le régime général de la Sécurité sociale.
Porter au niveau national et politique l’ambition d’un accueil digne pour tous·te·s
Nous, associations, aidants solidaires, chercheur·se·s, universitaires, attendons de l’Assemblée nationale qu’elle prenne la mesure de ces enjeux. Son entrée en fonction le 22 juin prochain sera l’opportunité de répondre par des mesures immédiates et durables à la situation des personnes exilées en grande précarité, et de proposer un dispositif d’accueil digne.
Signataires : associations
Anne ARGAUD, secrétaire générale de Watizat
Jean-Marc BERNARDINI, président et Co-fondateur et Hanaë EL BAKKALI, cofondatrice de Le Chêne et l’Hibiscus
Fanélie CARREY-CONTE, secrétaire générale de la Cimade
Alain CHRISTNACHT, président du Samu Social de Paris
Nicolas DELHOPITAL, directeur de Famille France-Humanité
Bérénice GEOFFRAY, présidente de Thot
Valérie HANOTTE, présidente Ile-de-France du Secours Catholique – Caritas France
Rima HASSAN, présidente de l’Observatoire des camps de réfugiés
Nicolas LAUREAU, membre du collectif Pantin Solidaire
Romain PRUNIER, membre du bureau de United Migrants
Yann MANZI, délégué général d’Utopia 56
Jacques MERCIER, président de Dom’Asile
Pierre MICHELETTI, président d’Action Contre la Faim
Daniel NAUD, président de la Fondation de l’Armée du Salut
Aurélie RADISSON, directrice du CEDRE – Secours Catholique – Caritas France
Hélène RAMAJO, présidente de Causons
Antoine RICARD, président du Centre Primo Levi
Emmanuelle RINN, trésorière de La Gamelle de Jaurès
Camila RÍOS ARMAS, fondatrice et directrice d’UniR Universités & Réfugié.e.s
Dr. Carine ROLLAND, présidente de Médecins du Monde
Guillaume ROSSIGNOL, directeur de JRS France
Oriane SEBILLOTTE, co-présidente de Paris d’Exil
Antoine SUEUR, président d’Emmaüs France
Khater YENBOU, directeur de La Chorba
Collectif Diakite
Fédération Etorkinekin Solidarité Migrants
Fonds Riace
Light Towards Future
Solidarité Migrants Wilson
Tous migrants
Universitaires et chercheur·ses :
Michel AGIER, directeur de recherche, Institut de recherche pour le développement et EHESS
Karen AKOKA, chercheuse CRJF et ISP
Anne-Laure AMILHAT SZARY, professeure de géographie Université Grenoble-Alpes
Christelle AVRIL, sociologue, EHESS, membre de l’ICM
Virginie BABY-COLLIN, professeure, Aix Marseille Université
Frédéric BALLIÈRE, sociologue, chercheur associé au CURAPP-ESS (UMR 7319), IC migrations
Marie-Laure BASILIEN-GAINCHE, professeure de droit public, ICM
Marianne BLIDON, CRIDUP
Edward BLUMENTHAL, maître de conférences Département LEA – UFR LLCSE
Amélie BOUHEBENT, DU Action sociale et migrations, l’ICP Rennes
Sébastien BOULAY, maître de conférences, Université de Paris – Faculté Sociétés et humanités CEPED
Chiara BROCCO, anthropologue et chercheuse, IMAF
Céline CANTAT, Sciences Po Paris
Geneviève CORTES, professeure, Université Paul-Valéry de Montpellier
Guillaume DAUDIN, professeur des Universités en Économie Université Paris Dauphine-PSL
Soazig DOLLET, doctorante en science politique, CEE SciencesPo Paris
Morgane DUJMOVIC, Migreurop, ICM
Didier FASSIN, Institut d’étude avancée de Princeton, École des hautes études en sciences sociales
Caroline GALLEZ, directrice de recherche, Université Gustave Eiffel
Camille GARDESSE, maîtresse de conférences, Ecole d’Urbanisme de Paris – Lab’Urba
Estelle D’HALLLUIN, maîtresse de conférences, Nantes Université
Myriam HOUSSAY-HOLZSCHUCH, professeure de géographie laboratoire PACTE
Thomas LACROIX, chercheur au CNRS
Hélène LE BAIL, chercheuse CNRS Sciences Po
Nicolas LE BORGNE, doctorant en géographie, Université Paris Est
Stéphanie LIMA, maîtresse de conférences, INUC Albi, LISST Université de Toulouse
Clément LUCCIONI, doctorant, Laburba, Université Paris Est
Carola MICK, Université Paris Cité, MIGRINTER
Marie MONCADA, chercheuse Sciences Po CEE et CNRS
Claire NAIDITCH, chercheuse en économie LEM-CNRS
Chloé OLLITRAULT, doctorante en sociologie, EHESS
Emma PELTIER, doctorante Université Gustave Eiffel
Jeremy PERELMAN, professeur associé, directeur de la clinique de l’Ecole de droit de Sciences Po
Véronique PETIT, enseignante-chercheuse en démographie et anthropologue
Laetitia POUILLOT, Université Bretagne Sud
Faly RAZAFIMBELO, DU Action Sociale et Migration ICP
r-e-s-o-m-e
Isabelle RIGONI, maîtresse de conférences, Centre Emile Durkheim
Lilite ROSSIGNOL, doctorante LVMT Université Gustave-Eiffel
Pablo RUNET, doctorant Laburba, Université Paris Est
Fred SALIN, doctorant EHESS
Carolina SANCHEZ BOE, chercheuse, Université Paris Descartes
Serge SLAMA, professeur de droit public, Université Grenoble-Alpes, CRJ
Nadège SOUBIALE, maîtresse de conférences, Université de Bordeaux Montaigne Stéphanie TCHIOMBIANO, maîtresse de Conférence P1 Panthéon Sorbonne
Hélène THIOLLET, chargée de recherche au CNRS, enseignante à Sciences Po Paris et l’EHESS
Romain TINIÈRE, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes
Andréa TORTELLI, psychiatre, Pôle GHU psychiatrie précarité Paris et chercheuse, INSERM
Lola TRAVERSON, chargée de projet Centre Population et Développement, IRD
Elsa VALLOT, doctorante, USC (Los Angeles)
Catherine WIHTOL DE WENDEN, directrice de recherche CNRS
Emeline ZOUGBEDE, chercheuse CNRS et ICN
Communiqué de presse inter-associatif – Paris, le 29 mars 2022
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous avons été témoins de nombreux discours de solidarité, d’appels aux dons et de mesures exceptionnelles pour accueillir les personnes fuyant la guerre en Ukraine. Dans les pays européens limitrophes, mais aussi en France, l’accueil s’organise, et les Etats se préparent à l’arrivée d’exilé·es ukrainien·nes de plus en plus nombreux·ses. Cette mobilisation est salutaire. Nous, associations œuvrant à l’accueil des personnes exilées, faisons tout notre possible pour accueillir dignement les personnes affectées par cette guerre et poursuivrons nos efforts aussi longtemps qu’ils seront nécessaires.
Nous saluons l’activation de la protection temporaire par l’Union européenne dans le cadre de cette guerre. Nous regrettons qu’elle ne l’ait pas été pour protéger les personnes fuyant massivement des conflits armés par le passé (Syrie, Afghanistan, …), malgré les demandes récurrentes des associations. De la même manière, nous regrettons le choix de la France de n’accorder automatiquement ce régime de protection qu’aux ressortissant·e·s ukrainien·ne·s et aux personnes reconnues comme réfugiées en Ukraine. Nous souhaitons, au contraire, qu’elle soit étendue à toutes les personnes fuyant cette guerre.
Nous nous réjouissons que ce régime exceptionnel, tel que nous le voyons à l’œuvre à Paris, soit en adéquation avec les recommandations formulées par nos associations et acteur·rices de terrain depuis plusieurs années : l’installation dans le pays de son choix, une facilité d’accès à l’hébergement, un accès à la santé immédiat, le droit de travailler, l’ouverture d’une allocation financière sans délai et la gratuité des transports. Ces conditions de premier accueil doivent être garanties à toutes les personnes en besoin de protection. Dernier en date, le rapport Les oubliés du droit d’asile, met en lumière les conséquences désastreuses d’une politique d’accueil lacunaire sur les personnes exilées. Block: Texte + ImageTexte
Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur les conditions de pérennisation des mesures aujourd’hui mises en place et l’impact de cette mobilisation exceptionnelle sur les autres dispositifs d’accueil. Si ce nouvel élan d’accueil est insuffisamment soutenu financièrement, les dispositifs destinés aux exilé·e·s fuyant la guerre, qui relèvent de la compétence de l’Etat, continueront de reposer très largement sur des bénévoles et des professionnel·le·s de structures d’accueil déjà fortement sollicitées. Par ailleurs, le sous-dimensionnement des capacités d’accueil des demandeurs·ses d’asile en région parisienne contraint déjà environ 500 personnes exilées à survivre en campements et 800 personnes à habiter en squat. Nous craignons en outre que les listes d’attente des structures orientant les personnes vers ces solutions d’hébergement et d’accompagnement s’allongent de manière conséquente.
Pour que la mise en place d’un accueil digne soit la règle dans notre pays et ne reste pas une mesure d’exception, nous appelons les pouvoirs publics, l’Etat et les collectivités locales, à sortir d’une politique d’urgence et de réaction. Les dispositifs mis en place pour accueillir les personnes fuyant la guerre en Ukraine témoignent de la possibilité d’offrir un accueil digne pour toutes et tous. Des mesures immédiates et durables doivent être prises dans le respect des engagements internationaux de la France, en faveur de toutes les personnes qui demandent une protection, et ce de manière inconditionnelle.
Liste des associations signataires :
Action contre la Faim
ASILE
Caracol
Causons
COMEDE
Dom’Asile
Droit Au Logement
Emmaüs France
Fondation Armée du Salut
Famille France-Humanité
Fondation Abbé Pierre
Kolone
La Casa Paris
La Chorba
La Cimade Ile-de-France
La Gamelle de Jaurès
Le Chêne et l’Hibiscus
LTF
Médecins du Monde
Médecins Sans Frontières
Nouvelle Page
O-CR (Observatoire des Camps de Réfugiés)
Pantin Solidaire
Paris d’Exil
Première Urgence Internationale
Réfugiés bienvenue
Samusocial de Paris
SAWA
Secours Catholique, Délégation de Paris
Solidarité Migrants Wilson
Thot
UniR
United migrants
Utopia 56
Watizat
Yes we camp
Contact presse :
Maxime KLETHI – Fondation de l’Armée du Salut : 06 23 19 33 01 / maxime.klethi@armeedusalut.fr